Leo Kottke, virtuose sur cordes d’acier

Leo Kottke (né en 1945) est un guitariste de style fingerstyle basé à Minneapolis qui joue surtout en solo, alternant entre ses guitares à 6 et 12 cordes. Il chante à l’occasion et divertit le public avec des anecdotes humoristiques et des monologues. Sous les doigts de Kottke, la musicalité équilibre toujours la virtuosité, pour faire chanter la guitare à cordes d’acier. Il explique parfois le rapprochement qu’il fait entre musique et plongée sous-marine : la sensation de flotter librement, entouré de beauté.

Enfant, Kottke apprend à jouer du trombone et du violon, puis passe à la guitare, inventant un genre de picking original. Plus tard, alors qu’il est dans la réserve de la Marine, des explosions affectent son audition déjà endommagée. Après l’obtention de son congé, Kottke joue dans les rues, passant d’un État à un autre, et s’installe finalement au Minnesota. Son premier album, 12-String Blues, a été publié en 1969 sur un label indépendant. La même année, il enregistre 6- and 12-String Guitar pour Takoma Records de John Fahey. Destiné à devenir son travail emblématique, ce disque sera réédité sur différentes étiquettes au fil des ans. En 1971, Kottke enregistre Mudlark pour Capitol, qui a été suivie par Greenhouse et cinq autres albums. Le dernier, Chewing Pine, précède son passage chez Chrysalis Records en 1976. À cette époque, ses performances dans les festivals folk élargissent son public international.

Au début des années 1980, à cause d’une tendinite, Kottke adopte un style plus classique et une technique de jeu influencée par le jazz. Tout en prenant du recul par rapport à la tournée et au studio, il quitte les grandes maisons de disques pour signer avec Private Music, une étiquette modeste associée au genre new-age. Il sort A Shout Toward Noon en 1986 et Regards form Chuck Pink suivis par trois autres albums, le dernier d’entre eux, Peculiaroso, produit par Rickie Lee Jones. Après avoir enregistré beaucoup de musique dans les années 80, Kottke ne sort rien avant son album solo One Guitar, No Vocals en 1999. En 2002, il collabore avec le bassiste Mike Gordon, en pause du groupe Phish, pour enregistrer Clone,qui comprend des œuvres des deux musiciens. Deux ans plus tard, Kottke publie un album solo,Try and Stop Me. En 2005, le duo revient avec Sixty Six Steps, et fait de la tournée pour soutenir ses deux albums.

Bola Sete (1923-1987) : pionnier de la bossa nova

Né à Rio de Janeiro, “Bola Sete” tient son surnom des membres d’un groupe de jazz qui le voyaient comme la boule noire du jeu de billard, la boule no 7. Djalma de Andrade étudie la guitare au Conservatoire et commence à jouer dans des groupes de samba. Il a été influencé par Django Reinhardt, Charlie Christian et Barney Kessel, et par le style des grands groupes de Dizzy Gillespie, Tommy Dorsey et Woody Herman, qui étaient alors en tournée en Amérique du Sud.

Il passe quatre ans en Italie, puis revient au Brésil et rejoint des groupes qui voyagent dans toute l’Amérique du Sud. Sur les traces de João Gilberto, il devient l’un des premiers instigateurs de l’approche fingerstyle de la guitare de style bossa nova. Le gérant des Hôtels Sheraton lui offre de visiter les établissements de la chaîne aux États-Unis, où il rencontre Dizzy Gillespie lors d’un séjour à San Francisco. Gillespie le présente au public du Festival de jazz de Monterey en 1962, et il obtient un grand succès. Il se joint ensuite au trio de Vince Guaraldi, et grave avec lui plusieurs enregistrements bien reçus avant de lanncer son propre trio avec le bassiste Sebastião Neto et le batteur Paulinho da Costa. L’enregistrement de leur performance au Festival de Monterey en 1966 atteint la 20e place du palmarès de jazz de la revue Billboard.

Dans les années 1970, le guitariste John Fahey a invité Sete à enregistrer sur son label Takoma et a publié Ocean, maintenant considéré comme son chef-d’œuvre.