Bola Sete (1923-1987) : pionnier de la bossa nova

Né à Rio de Janeiro, “Bola Sete” tient son surnom des membres d’un groupe de jazz qui le voyaient comme la boule noire du jeu de billard, la boule no 7. Djalma de Andrade étudie la guitare au Conservatoire et commence à jouer dans des groupes de samba. Il a été influencé par Django Reinhardt, Charlie Christian et Barney Kessel, et par le style des grands groupes de Dizzy Gillespie, Tommy Dorsey et Woody Herman, qui étaient alors en tournée en Amérique du Sud.

Il passe quatre ans en Italie, puis revient au Brésil et rejoint des groupes qui voyagent dans toute l’Amérique du Sud. Sur les traces de João Gilberto, il devient l’un des premiers instigateurs de l’approche fingerstyle de la guitare de style bossa nova. Le gérant des Hôtels Sheraton lui offre de visiter les établissements de la chaîne aux États-Unis, où il rencontre Dizzy Gillespie lors d’un séjour à San Francisco. Gillespie le présente au public du Festival de jazz de Monterey en 1962, et il obtient un grand succès. Il se joint ensuite au trio de Vince Guaraldi, et grave avec lui plusieurs enregistrements bien reçus avant de lanncer son propre trio avec le bassiste Sebastião Neto et le batteur Paulinho da Costa. L’enregistrement de leur performance au Festival de Monterey en 1966 atteint la 20e place du palmarès de jazz de la revue Billboard.

Dans les années 1970, le guitariste John Fahey a invité Sete à enregistrer sur son label Takoma et a publié Ocean, maintenant considéré comme son chef-d’œuvre.

Caroline Planté, guitariste flamenca

Née à Montréal, la guitariste Caroline Planté est initiée au flamenco dès l’âge de sept ans par son père, Marcel Planté, dit « El Rubio » (le Blond). Partie se perfectionner à Séville et à Madrid, en Espagne, elle y compose et joue la musique de plusieurs spectacles, notamment de 2005 à 2013 en tant que directrice musicale de la compagnie Cruceta, spectacles qui ont circulé dans les principaux festivals espagnols. Elle collabore aussi avec la chorégraphe Myriam Allard, pour EL12 et Moi & les autres. À Montréal, elle est directrice artistique du Festival Flamenco Montréal et contribue à la vitalité du flamenco ainsi qu’à son évolution hors des sentiers battus. Paru en 2010, son CD 8reflexiones, le premier opus flamenco entièrement composé et interprété par une femme guitariste, lui a valu de figurer à la programmation du festival Sangre Nueva Jóvenes Flamencos, présenté au Teatro de Madrid.

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Qu’est-ce que la guitare Fingerstyle?

La guitare Fingerstyle est une technique qui permet de jouer ensemble mélodie, accords et ligne de basse.

La technique dérive de l’approche arpégée de la guitare classique pour la main droite : le pouce couvre les trois cordes graves, l’index joue la 3e, le majeur la 2e, et l’annulaire la 1e. La plupart des méthodes symbolisent ces doigts avec des majuscules : P = pouce, I = index, M = majeur, A = annulaire. Le pouce et l’annulaire ont leur première lettre comme symbole parce qu’elles correspondent à celle de l’espagnol (pouce = pulgar ; annulaire = anular).

Les premiers exercices consistent à jouer n’importe quel accord comme un arpège, puis à expérimenter avec différents schémas.

Une fois maîtrisée, l’approche fingerstyle se prête à tous les styles. Bien sûr, la musique pour guitare classique est le premier genre de fingerstyle reconnu au fil des ans, grâce au légendaire Andres Segovia (1893 – 1987) entre autres, mais au cours du 20e siècle, tous le styles musicaux ont été défendus par des maîtres du fingerstyle. De nombreux guitaristes de jazz ont élargi leur rôle dans divers ensembles au point de démontrer leur autonomie grâce à l’orchestre miniature qu’ils dirigent. Une telle maîtrise est illustrée par Joe Pass (1929 – 1994), qui était capable d’improviser sur tout, de ne jamais se répéter et de toujours explorer de nouvelles voies. Paco de Lucia (1947 – 2014) a fait croître le flamenco, en tant que soliste ou dans le cadre de divers ensembles, notamment son célèbre trio avec John McLaughlin et Al DiMeola, qui a fait plusieurs tournées mondiales. Dans le domaine du folk, Leo Kottke offre des interprétations virtuoses d’airs traditionnels et construit son propre répertoire, s’appuyant souvent sur la douze cordes, toujours avec brio.